dimanche 23 janvier 2011

Viens on va jouer dehors

Le mois de janvier tire à sa fin et avec lui le winter break.

Je défais mes bagages et fais le bilan de ce mois de janvier. Je suis tellement heureuse de l'avoir vécu à fond, d'avoir pris les initiatives, de m'être prise en main pour accomplir tout ça. Ça valait vraiment le coup, j'ai rencontré des gens géniaux, j'ai parlé anglais, j'ai découvert tellement de choses. J'ai rencontré l'Europe à travers ses peuples et ça me redonne un peu foi en l'humanité, de voir qu'on peut échanger autant et s'enrichir mutuellement, vivre des expériences exceptionnelles ensemble.

J'aime profondément les gens, j'adore travailler en équipe, les Jeunes Européens me manquent, j'ai envie de les retrouver et d'accomplir des choses avec eux, j'ai hâte de retrouver mes amis de Greenpeace. Mais je n'aime pas dépendre des gens, me dire que je ne peux pas faire telle ou telle chose parce que je suis seule et que c'est mieux d'être au moins à deux. Je suis contente d'avoir vaincu ma peur et de n'avoir attendu personne pour voyager ce mois de janvier. Car même si j'ai voyagé seule, j'ai rencontré tellement de gens, le couch surfing est définitivement une expérience à renouveler mais même dans le train on peut faire une rencontre un peu spéciale.

Je ne sais pas si vous avez écouté le nouvel album de Mademoiselle K et spécialement sa chanson Jouer dehors, j'adore. Ça décrit parfaitement ce que je ressent, il faut profiter de la jeunesse et vivre chaque moment avec passion. Je voulais que cette année soit unique dans tous ces instants, j'ai l'impression d'avoir rempli ma mission jusqu'ici.

En même temps au bout d'un mois, on a envie de rentrer « à la maison », de se poser quelque part et de reconstruire sa petite routine confortable. C'est bien aussi de se bousculer un peu, ça permet de se poser certaines questions, de se rencontrer soi-même, de se connaître.

Je suis tombée amoureuse de tous ces paysages, ces petites maisons colorées au bord de l'eau, ces petites ruelles, ce soleil rasant la terre mais je suis aussi une fille de la ville et des grands boulevards, j'aime les lieux un peu enclavés, porteur d'une certaine histoire ou d'une chaleur ou atmosphère spéciale mais j'aime suivre les grandes lignes sans regarder où je vais, me perdre dans les grands boulevards, voyageuse en solo, on s'en va on s'en va, au hasard.

J'ai aussi besoin de trouver un cours d'eau quelconque dans la ville, j'ai grandi face à la mer et j'ai besoin de ce repère qu'est l'eau : l'Océan Indien, la Seine, la Moselle, le fjord, la Baltique, un lac quelconque...qu'importe, je veux de l'eau.

J'en viens parfois à me demander où se trouve ma maison : la Réunion où j'ai grandi, Paris où j'ai laissé mon cœur, la nature norvégienne qui m'est devenu si chère ? Qu'importe je suis européenne, l'Europe est ma maison et je me sens bien là où je rencontre ces gens qui me ressemblent et m'enrichissent en même temps.

Chaque jour me vend du rêve, qu'il soit tout nouveau et déstabilisant ou part de ma petite routine. Les 5 mois à venir je vais me reconstruire une nouvelle petite routine.
Nordic Politics, Politics and Development, Social Anthropology of Development, Linkages between Politics and Society in the Developing Countries. Reprendre l'allemand au labo des langues, toute seule comme une grande. Commencer l'aérobic sur le campus. Filer un coup de main à Greenpeace. Profiter encore de tous les évènements de la ville. Retourner voir ceux que j'aime, dans les caniveaux de Paris, sur les places ensoleillées de Madrid, sur les collines de Prague. Et prendre le temps d'aller jouer dehors près de Sognsvann...

Mon père était tellement de gauche

Après 4 heures de bus à côté d'une russe en gros manteau qui prenait environ un siège et demi, j'arrive à la gare de Riga. J'y rencontre Maija, 26 ans, qui travaille au ministère de l'éducation de Lettonie après des études de Sciences Politiques. Nous nous rendons chez elle après avoir traversé la vieille ville de nuit et, même si c'est le coeur historique de Riga, il me semble qu'il y a beaaaaucoup plus de boîtes de nuit et de bars branchés qu'à Tallinn. Elle m'explique que Riga est connue pour sa liqueur de miel pas chère et ses boîtes de nuit, beaucoup de russes, de finlandais et d'allemands y viennent à cet effet. Je suis déjà hallucinée par l'architecture très imposante de la ville, coup de coeur pour l'église St Pierre impossible à prendre en photo tellement elle est enclavée comme un joyau dans la ville, et tellement elle est haute.
Ce soir du 20 janvier 2011, Riga commémore les révoltes populaires d'il y a 20 ans, les plus grosses révoltes en Lettonie pour la libération du joug russe. La police a bien évidemment répondu à ce moment là et les traces de balles sont encore visibles sur certains bâtiments. Maija avait alors 6 ans et ses parents l'ont envoyée à la campagne chez sa grand-mère au moment des émeutes. C'est assez incroyable pour moi de toucher l'histoire du bout des doigts, de voir qu'il y a si peu de temps ces évènements historiques arrivaient, tout comme Terézia est née dans un pays, la Tchécoslovaquie, qui n'existe plus aujourd'hui. Je suis contente d'avoir été là pour cet anniversaire, des gens en costumes rejouaient les scènes du passé autour de barricades reconstituées, d'un feu de camp comme les gens qui voulaient se réchauffer à l'époque. Un tracteur a même été apporté pour l'occasion, il y a 20 ans les agriculteurs étaient venus de la campagne pour soutenir le mouvement avec leurs engins également.
Voici une photo de la place de la Cathédrale du Dôme le lendemain matin.


Nous dînons ensemble et nous couchons tôt car elle travaille le lendemain à 8h30.
Le vendredi 21 janvier au matin, nous partons donc toutes les deux en ville en tram, et le tram fait vraiment un bruit d'alarme incendie quand les portes se ferment, c'est flippant !
Je commence mon tour de la ville toute seule. D'abord le château de Riga


et une église luthérienne à côté.


Je vais voir les maisons de la Grande Guilde et de la Petite Guilde.



Aux temps de la ligue hanséatique, les marchands allemands avaient la main-mise sur la ville, comme à Tallinn, et formaient des guildes pour réguler la concurrence et former les marchands et les artisans (d'où les 2 guildes, la grande étant celles des marchands car le commerce était considéré plus important que la consommation locale). Les lettons ne pouvaient jamais devenir maîtres, ils pouvaient former d'autres guildes mais ne pouvaient vendre qu'à des non-allemands. Une fois, un marchand s'est vu refuser son accès à la Grande Guilde, il a fait placer sur le toit de sa maison des chats noirs, de manière à ce qu'ils tournent leurs derrières vers la Grande Guilde en signe de mépris. Plus tard il a été admis dans la Grande Guilde et les chats ont été retournés. C'est la maison du chat noir de Riga.


J'ai été voir la porte suédoise, la porte de la ville par laquelle les suédois ont envahi la ville au XVème siècle.


La Lettonie a ainsi été occupée par la Prusse du XIIIème au Xvème siècle, puis occupées par les polonais puis les suédois, puis par la Russie. La Lettonie n'a connu l'indépendance que de 1922 à 1939 (mais pas pour autant la démocratie). Peu après elle a été occupée tout comme l'Estonie de 1939 à 1941-42 par l'URSS, elle a vu arriver l'Allemagne comme le Messie en 1942 mais l'a en fait subie jusqu'en 1945 où par le traité de Postdam l'URSS lui a remis la main dessus jusqu'en 1991. Ça fait un peu beaucoup pour un peuple qui est très attaché à défendre sa langue, le luthérianisme ou le catholicisme, sa cuisine, sa musique, bref sa culture en général.

Je suis passée devant la cathédrale St Jacob, qui possédait une cloche autrefois, censée sonner lorsqu'une fille impure passait dessous...


Voici le Parlement Letton.


Les trois bâtiments les plus vieux de la ville sont appelés les 3 frères car ils sont collés, il y a aussi à Tallinn les « 3 soeurs »


Enfin la ville de Riga était contrairement à Tallinn entièrement fortifiée, mais au cours des différentes occupations, ces fortifications ont été bombardées. Il en reste quelques unes.


J'ai avancé jusqu'au Monument de la Liberté, érigé à la mémoire des morts de la guerre d'indépendance de 1918-1920.


J'ai cherché alors dans l'autre côté plus moderne de la ville le musée d'Art Nouveau, sans succès :/ Mais j'ai vu des bâtiments très intéressants quand même, notamment l'opéra et l'église orthodoxe.






Et dans la ville un Apple Store avec un nom rigolo encore !


J'ai déjeuné dans un resto que m'a conseillé Maija, il sert un peu de cantine aux étudiants dans le coin car il est convivial et pas cher du tout. Pour vous dire, j'ai mangé pour 1,85€ différentes bouchées de viande, un feuilleté aux lardons un peu lourdingues, coup de coeur pour les bouchées frites dans des épices, je veux déjà retourner en Lettonie pour en remanger, c'est excellent ! Et puis je me suis payé un chocolat chaud pour 0,50€, c'était juste le pied. Du coup, je me suis dit que j'allais revenir en ville essayer les pancakes lettons de la konditoreija à côté pour le goûter, mais en vérité je n'avais pas faim car le déjeuner était déjà assez bourratif !



Après la pause culinaire, j'ai été visité le monument le plus important de la ville, la Maison des Têtes Noires. Cette maison construite au XIVème siècle abritait les marchands de la confrérie des Têtes Noires, qui elle même tirait son nom de la tête de St Maurice, patron de la guilde aux origines africaines.


En face de la maison, il y a l'Hôtel de Ville.


Voilà l'Église St Pierre qui est juste im-mense.


Ensuite, j'ai traversé la ville vers le marché communiste, près de la gare. Sur le chemin j'ai vu le chantier de la future bibliothèque nationale et le grand pont qui s'illumine en bleu la nuit.



Le marché communiste est une grande place avec de grandes halles bien grises et soviétiques (quelle bonne idée d'y aller en hiver, les pays de l'Est c'est mieux l'hiver, les nuances de gris ça flashe sur le blanc !).


Et là la différence par rapport à Tallinn m'a choquée, alors qu'on peut comparer Tallinn à une ville bien européenne, le marché de Riga m'a propulsée dans les halles douteuses du marché de Port Louis à l'île Maurice ou même de Nosy Bé à Madagascar. À l'intérieur des halles, on vendait de la viande à même le carrelage ou pendue à des crocs à l'hygiène vraiment très très douteuse. On vendait des gros blocs de gras sur les étals, des poulets marinés et séchés parfois même pas dans les vitrines réfrigérées. Sur les étals dehors, c'était le marché de Grand Baie version russe, cigarettes de contrebande, semelles de chaussures sorties de l'usine et vendues en paquets de 15 dans des cartons derrières les planches, portes monnaie et chaussures en sky dans des bassines... Beaucoup de gens parlaient russe, tout le monde avait une chapka ou une toque de fourrure. C'était vraiment dépaysant pour le coup !

Je suis allée au musée de l'architecture (que j'ai galéré à trouver) et qui en fait n'avait qu'une seule salle pour des expositions temporaires, mais pas d'expo permanente. La dame de l'accueil ne parlait pas anglais et après qu'elle m'ait montrer la salle du doigt et que je reviens la voir parce que je ne sais pas comment pénétrer dans le musée, elle appelle quelqu'un pour m'expliquer qu'il n'y a que cette salle...C'est ce qu'on appelle un fail !
Je vais alors au musée de l'occupation qui décline ce que j'ai déjà vu en Estonie pour la Lettonie. J'apprends également qu'en 1989, les estoniens, lettons et lithuaniens ont constitué une chaîne humaine de plus de 600 km pour protester 50 ans plus tard contre les conséquences du pacte Molotov-Ribbentrop les laissant dans les mains de l'URSS. J'ai également vu des couchettes tout droit venues du goulag et la fameuse parasha, le bidon et la planche qui servait de latrines dans les baraques.
Ayant encore soif d'apprendre je suis allée au musée d'histoire de la ville qui montrait les fouilles archéologiques datant du Moyen Âge et racontait les différentes évolutions de la ville sous les différentes occupations depuis le Moyen Âge et puis son importance dans la ligue hanséatique. Bon par contre, un peu relou, rien en anglais, tout en russe, il fallait lire les petits guides sur les côtés, et bon quand je viens dans un musée, j'aime pas avoir l'impression de venir pour lire un livre...

Le soir je retrouve Maija, nous allons faire des courses dans un Rimi comme en Norvège mais en version géante ! Nous achetons des produits locaux et je goûte au Kvass, une bière faite à partir de pain noir, du yaourt à base de pain noir et d'abricot ou de miel, je goûte le fromage du milieu de l'été, un gros fromage blanc parfumé par un cumin pas très fort et nous buvons du jus de myrtilles chaud avec de la liqueur de miel et une tranche d'orange.


Maija m'offre gentiment un petit livre de cuisine sur les spécialités lettones qu'elle avait en double et nous discutons longtemps de cette super expérience qu'est le couch surfing pour rencontrer des gens et échanger sur nos pays. Elle m'emmène ensuite dans un bar un peu folkorique où nous retrouvons ses amis car c'est vendredi soir. Nous buvons de la bière lettone, la Brengulu, qui est douce et sucrée mais soule très vite. Ses amies Linna, Krista sont adorables, tout comme Marra, Ieva et Anneta qui étudient le français et avec qui j'ai beaucoup discuté. Marra a fait un Erasmus au Havre mais son rêve était de le faire à la Réunion, elle a étudié la géographie française et donc les département d'outre mer et les conséquences de l'histoire coloniale, elle a fait un mémoire sur l'instabilité politique à Madagascar. Un groupe de musique folklorique lettone se met à jouer et je danse avec Elevis, c'était vraiment super sympa.
Nous repartons avec Maija vers 2h du matin, et je suis vraiment heureuse car la soirée était géniale. Le lendemain je goûte au fameux pain au cumin au déjeuner et je mange de la mascarpone au chocolat et confiture de cerise en dessert et je la quitte à l'arrêt de bus pour aller à l'aéroport.

UPDATE SUPER IMPORTANTE J'ai oublié de préciser qu'à l'aéroport, il y avait une conférence sur les mariages arrangés. Des filles se baladaient en robe de mariée dans l'aéroport pour interpeler les gens et un petit espace était aménagé dans mon terminal avec projection de Powerpoint en letton/russe/anglais expliquant en gros que "Les mariages arrangés ne résolvent pas tous les problèmes. Souvent ils en créent davantage." Je suppose donc que beaucoup de lettones pour quitter leur pays doivent vouloir se marier à de riches russes/allemands/...Youpiii

Bref, c'était vraiment une expérience exceptionnelle et je suis très fière de m'être prise en main pour la vivre, d'avoir accompli cette mission. J'ai été à la rencontre de l'Europe et des européens, et je pense qu'on a tellement de choses en commun et tellement d'autres à partager ! Je rentre dans ma chambre, retrouver cette petite routine que j'ai créé il y a seulement quelques mois et que je quitterai dans quelques mois, et je suis pleine d'espoir en l'humanité.

Estonia, 12 points !

Je suis arrivée à Tallinn, capitale de l'Estonie le 18 janvier vers minuit. J'ai alors pris un taxi pour me rendre chez mon hôte, Annika, 27 ans qui travaille pour une compagnie d'énergie allemande en Estonie. Elle habite à l'autre bout de la ville par rapport au terminal de ferry mais les taxis locaux coûtent 0,30€ du kilomètre donc c'était vraiment très très peu cher.
Surprise, à mon arrivée, elle avait invité 2 brésiliens couch surfers qu'elle n'avait pas pu accueillir puisque je venais. Sergio et Guillermo étaient déjà assez éméchés quand je suis arrivée, mais en fait Guillermo n'a jamais été aussi sobre qu'à ce moment là pendant les 3 jours où je l'ai vu...
J'ai aussi rencontré Igor le chat d'Annika qui était teeeeellement chou <3 Son amoureuse dans le jardin lui faisait de l'oeil à travers la fenêtre, et j'ai vraiment compris grâce à lui l'expression « grimper au rideau ». Le chat s'est mis à gratter violemment la vitre avec sa fenêtre, et il s'est mis à escalader le store métallique jusqu'à se retrouver coincé dedans entre 2 lattes de métal et le museau contre le carreau, c'était hilarant comme moment.


Les garçons on proposé qu'on sorte en ville, mais les clubs qu'Annika nous a fait visiter étaient vides car c'était un mardi. Du coup, on a été boire des shots de vodka dans un bar de la vieille ville, et elle e a profité pour me faire une visite guidée des monuments de la ville médiévale.

On est rentrés sur le coup de 3h du matin, j'étais lessivée mais je ne voulais pas jouer les rabats-joie...J'ai vu qu'il se passait un truc entre Annika et Guillermo, et Sergio essayait d'arranger un peu le coup, on a commencé à regarder Breakfast at Tiffany's dans le lit King Size d'Annika et puis on les a laissé pour aller dormir sur le canapé.
Le lendemain matin, Annika allait travailler à 9h et les garçons sont partis en même temps, j'ai pu dormir un peu plus longtemps puisqu'elle m'a prêté un trousseau de clés et je suis partie sur le coup de 10h30 explorer Tallinn.

Sur le chemin de la vieille ville, j'ai pris en photo des maisons un peu anciennes et des bâtiments un peu particuliers au niveau de leur architecture, influencés Moyen Âge ou Glorieux temps de l'URSS.







J'arrive à l'une des entrées de la vieille ville, Tallinn commencée au Moyen Âge mais n'a jamais été complètement fortifiée, donc il y a de grosses murailles mais la ville n'est pas close, on peut y entrer par différents endroits. Voici le donjon Kiek de Kök


et la muraille tout près qui protège le château de Toompea (qui abrite maintenant le Parlement)



et la cathédrale (orthodoxe) Alexandre Nevsky que je trouve magnifique.

Il y a ensuite plein de petites ruelles avec des maisons de toutes les couleurs et c'est très joli.



Voici pour le fun l'Église luthérienne Kiriku (hahaha).


Et depuis certains points de vue on peut admirer la capitale estonienne, avec son coeur historique classé à l'UNESCO et ses buildings super modernes, coeur économique d'une ville européenne en plein boom.




Un petit passage m'emmène vers la place Raekoja, où se trouve l'Hôtel de ville et pas mal de petits restos sympas.


Il y avait un restaurant médiéval du nom de Olde Hansa, mais ça avait l'air un peu trop touristique à mon goût et ne comprenant pas le menu, je redoutais de me retrouver avec un plat de tripes ou poisson mariné que je ne saurai apprécier...Il y avait un restaurant de cuisine estonienne moderne, très classieux et en même temps qui servait des plats modernes dans un décor traditionnel.
J'ai opté pour le Kaerajaan donc, où j'ai mangé un risotto de baies forestières avec un poulet mariné aux épices et aux flocons d'avoine avec une sauce à l'orange, du pain noir et du pain aux céréales avec de l'aïoli maison.


C'était excellent, et sûrement digne d'un grand restaurant parisien où le serveur vient voir toutes les 10 minutes si ça te plaît toujours et si tu as besoin d'être resservie en boisson...pour 8,95€ ! C'était assez fou et super bon en tous cas.
Ensuite j'ai été voir l'église d'Olav, les anciens quartiers du KGB, le monastère dominicain. J'ai fini la journée par des musées puisque je suis une nerd des musées, j'ai choisi le musée de la ville de Tallinn et le musée des occupations. Il y avait beaucoup d'objets anciens, des anciennes voitures, des chaises de tortures et puis des affiches de propagande, des drapeaux, des bustes, des vases aux couleurs de l'URSS.





C'était très fort de voir tout ça en vrai et de pouvoir vivre de plus près ce qu'ont pu être les régimes nazis et staliniens, il n'y a pas si longtemps de ça finalement.

Et même si dans l'architecture de certains bâtiments, dans la mode vestimentaire des estoniens on retrouve une influence russe, l'Estonie a définitivement fait sa transition et est un pays de l'Union Européenne à part entière, dynamique économiquement, moderne dans sa façon de vivre et intégré à l'ensemble européen. Tout le monde parle assez bien anglais, les estoniens sont des fous du recyclage bien plus que les français, et avec leur entrée dans la zone euro en janvier dernier (ah quelle émotion de toucher les premiers euros estoniens tous neufs, vierges et brillants !) les investissements étrangers vont décupler en Estonie.




Le soir j'ai dîné en tête à tête avec Annika (et Igor <3) et j'ai pu cerner un peu mieux cette Estonie moderne, chose que je n'aurais probablement pu sentir en logeant dans une auberge de jeunesse quelconque et anonyme. Elle m'a ensuite emmenée dans un club de la vieille ville car c'était Ladies night, les garçons sont venus avec nous bien sûr et c'était juste écoeurant de voir des gens faire subir autant d'alcool à leur corps, j'en étais malade pour eux ! Le public de la boîte était assez jeune et assez sage je dirai, la musique était bonne, il y avait un concours de danse, l'ambiance était sympa. En fait, c'est vraiment plus craignos de sortir en Norvège, les histoires trash de boîtes de nuit sur Akker Brygge m'ont vaccinée...
Nous sommes rentrées vers 3h avec Annika et je devais la retrouver en ville le lendemain pour lui rendre les clés et me rendre à la gare. En me levant vers 10h le matin du 20, je caresse Igor et prends mon petit déjeuner lorsque j'entends Guillermo ronfler dans la chambre d'Annika ??! Elle m'explique plus tard que les garçons l'ont appelée vers 5h du mat pour qu'elle leur appelle un taxi, ils sont sortis avec un autre brésilien avec qui ils se sont battus et Guillermo a débarqué en bas de chez elle à 6h pour squatter chez elle...Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux, à vrai dire il devait approcher le coma éthylique mais bon, je ne veux pas savoir ^^
C'était assez drôle de rencontrer ces gens et de découvrir la vie nocturne de Tallinn avec eux, même s'ils ne deviendront jamais mes amis, oui Messieurs Dames, je suis select.
J'étais en tout cas très heureuse de visiter ce pays qui m'a toujours intrigué depuis que je regardait, sans vraiment y prêter attention, l'Eurovision étant petite. Et j'ai eu un coup de coeur pour ce pays, littéralement !
Je me suis rendue à la gare vers 13h après avoir fait la razzia du rayon bonbons d'un super marché. Quand j'ai vu les prix je me suis dit « Autant faire le plein de ce que je ne peux pas me permettre d'acheter à Oslo ! ». J'ai acheté des Krémas et déçue de ne pas trouver de fraises tagadas, j'ai aussi pris des biscuits estoniens, entre les gros boudoirs au sucre glace et les navettes mais goût praliné avec des éclats de noisettes sur le glaçage. Et j'ai pris le bus pour me rendre à Riga, capitale de la Lettonie, en admirant par la fenêtre les paysages de la nature estonienne.