dimanche 28 novembre 2010

Desperate housewife

Pour ceux et celles qui s'inquiètent de savoir sous combien de neige je suis ensevelie...


Il fait actuellement -9° à Oslo mais il a fait jusqu'à -11° cet après-midi alors que j'allais sortir les poubelles, et j'ai vraiment haï mes collocs de boire autant de lait m'obligeant à jeter les briques une à une pendant 5 minutes qui m'ont parues loooooongues mais looooongues !

Et quand je ne révise pas je m'occupe à faire des gâteaux

Les cupcakes que j'ai fait la semaine dernière (note à moi-même, le sucre glace l'emporte sur la couleur de la confiture de framboise, acheter du colorant rouge la prochaine fois pour que le glaçage se voit sur celui au chocolat !)


Et puis je retombe en enfance et fait de la pâte à sel


Ça c'est la tortue que je vais offrir en cadeau à la soirée de Noël Greenpeace ! On va faire un jeu et s'échanger des cadeaux, c'est chou ^^ Avouez qu'elle est mignonne ma tortue <3 D'ailleurs il faut lui trouver un nom qui fasse un peu "Je suis une tortue, je viens des îles, j'ai un nom qui vend du rêve". J'avais pensé à Maëva mais j'ai déjà une copine qui s'appelle comme ça !
J'attends vos propositions =D


Et à côté c'est ce que je vais offrir à Térézia quand elle va s'en aller...il faut lui trouver un nom rigolo et un peu norvégien autre que Gluten, Gluten c'est le chat du local associatif!

Ah et puis cet aprem j'ai fait des samoussas et des nems pour ma première fois, je suis assez fière. J'espère surtout qu'ils seront bons quand je les ferai cuire, je vous en dirai des nouvelles ;)

L'article vert

J'ai maintenant entamé la deuxième partie de mes révisions avec le droit international de l'environnement ! Beaucoup de travail à fournir pour ce cours mais vraiment très intéressant. En gros, j'avais plus de 100 pages à lire par semaine et ce n'était pas du blabla, c'était du technique, du traité, des protocoles, des dates, des principes, des arrêts...
Mais c'était absolument génial, j'ai bossé sur pas mal de textes comme la Convention sur la Diversité Biologique, le système de Convention sur le changement climatique, tout ce qui se rapporte au droit de la mer, les déclarations de l'ONU concernant l'environnement et le développement, le droit de l'OMC en conflit avec le principe de développement durable style droit de la propriété intellectuelle freinant les transferts de technologies vers les pays du Sud, conventions restreignant le commerce des espèces menacées...
Les 3 professeurs nous on fait organiser des présentation d'études de cas, des négociations fictives, une simulation de procès environnemental. Sur le coup j'ai râlé parce qu'on était 10 à devoir le faire, donc 4 au final, et va faire un commentaire d'arrêt à 4 -_-'
Voilà un peu à quoi ressemble mon bureau



Ah oui, justement, un truc drôle


Ça c'est mon dictionnaire de traités internationaux. Il regroupe tous les textes internationaux depuis la Convention de Berne de 1883 sur la protection des oeuvres littéraires et artistiques mais plus généralement depuis la création de l'ONU. Il y a presque tous les textes dont j'ai besoin (sauf la Déclaration de Stockholm de 1972 et je me demande bien pourquoi !?) et nous sommes autorisés à l'avoir pour l'examen, enfin très fortement incité par un des prof qui en est le co-auteur...Du coup je me suis mise comme les autres à marquer les pages des différents traités utiles et c'est super joli à la fin (mais surtout pratique).

Et je me rends compte que je ne vous ai pas raconté la fin du festival du documentaire environnemental !
Alors je vous présente "la maison des artistes" ou Kunstnerhus, qui aurait aussi bien pu s'appeler la "maison des bobos".


Bohème parce que...


...mais bourgeois parce que...

E pour info le chocolat chaud est à 12€ :) Alors voilà tous les films que j'ai vu et vous recommande de louer dans la DVDthèque la plus proche de chez vous

* Play again. Ce film montre des enfants américains complètement accro à leurs écrans en tous genres (télé, jeux vidéo, ordinateur, téléphone portable). Purs produits de la société consumériste, ils savent reconnaître les logos d'Apple, de Mc Donald, de Nickelodeon mais ne reconnaisse pas le pissenlit sur lequel on souffle et que les petites plumes elles s'envolent (toute mon enfance <3). Une association propose de les "désintoxiquer" et les emmène en forêt pour retrouver contact avec la nature.
*Our Daily Bread. Documentaire autrichien qui sans aucune voix off montre différentes images de l'industrie agro-alimentaire, le plus choquant étant les machines comme des sabots d'agrafeuse qui sectionne en deux le corps des cochons à l'usine et la manière dont les poussins sont vaccinés et jetés dans des caisses tels des balles de tennis.
* No impact man. Mon deuxième film préféré, raconte l'aventure que Colin Beavan et sa famille ont entrepris l'année dernière, à savoir vivre en minimisant au maximum son empreinte écologique sur la planète. Un très beau message d'espoir et qui m'a rendue encore plus psychopathe du tri sélectif dans la mesure où ma résidence offre un système performant de tri. Meilleur moment du film : il montre comment vivre sans télé a changé sa famille et la relation avec leur petite fille Isabella. Il fait la lessive dans la baignoire avec un savon bio et il écrase le linge avec les pieds, la petite veut faire pareil et appelle sa mère "Muuuummy ! I'm doing the laundryyy :D" ouuuuuh je veux la même, elle est à croquer <3
*Peak oil : un film qui explique la théorie du "peak oil", le moment où on n'aura plus de pétrole et où on va tous mouriiiiiiir (oui un peu catastrophiste et ne propose pas vraiment d'alternative)
* Petropolis : un film de Greenpeace Canada qui montre l'étendue des ravages environnementaux causés par l'exploitation des sables bitumineux ou tar sands au Canada...et c'est pas beau à voir !
*Crude, the real price of oil : MON FILM PRÉFÉRÉ ! Bon je ne vous cache pas que j'ai été émue aux larmes par ce documentaire. Il se déroule en Équateur, la FMN Texaco-Chevron exploite le pétrole dans la forêt amazonienne, rejette ses déchets dans le cours d'eau le plus proche et camoufle tout sous quelques mètres de terre. Les populations indigènes vivant tout près souffrent de la piètre qualité de l'eau, un taux anormal de cancer a été repéré chez les jeunes de 17-18 ans, des enfants sont morts en 24h et dans d'atroces souffrances d'avoir bu l'eau de la rivière...
Ces personnes vivent de l'élevage de volailles mais les poulets ne supportent pas mieux que les humains l'eau de la rivière. Comment peuvent-ils alors payer une chimio-thérapie à leur fille ? Comment cette gamine qui n'a même pas mon âge peut-elle survivre à une chimio irrégulière après 18h de voyage en bus pour se rendre à l'hôpital ? C'est un vrai génocide qui est en marche. Leur avocat est un jeune équatorien qui se bat tant bien que mal contre la mauvaise foi insupportable des dirigeants de l'entreprise, le combat est toujours en cours.
* H2Oil : un film sur les sables bitumineux d'Alberta au Canada, qui en montrent cette fois-ci les conséquences sociales. Les populations touchées sont également des natifs et de même, il s'agit d'un génocide à l'oeuvre. Le film insiste plutôt sur la quantité d'eau gaspillée pour produire le pétrole à partir des sables bitumineux.
* La Terre vue du ciel : film de Yann Arthus-Bertrand qui montre de très jolies images et à quel point les espèces animales ont du mal à s'adapter au changement climatique trop rapide. Il rappelle également que tous les remèdes sont dans la nature et que nous nous privons de médicaments en déforestant à tout va.
* Enjoy poverty : sans aucun doute le film qui m'a le plus choquée/dérangée.C'est un journaliste/artiste qui va en République Démocratique du Congo avec un néon "Enjoy poverty" dans les villages pour convaincre les affamés qu'il ne sert à rien d'espérer que leur situation change et qu'ils doivent être heureux malgré la pauvreté. Il leur faut d'après lui considérer la pauvreté comme une "ressource" et se dire qu'ils apportent quelque chose au monde puisqu'ils nous donnent à nous, riches occidentaux, une leçon de simplicité. Il leur montre comment s'enrichir de la pauvreté de leur propre village : il montre à des photographes de fêtes comment prendre des photos des enfants mourant de malnutrition dans les dispensaires pour gagner autant que ces photographes venus d'Occident venant se faire de l'argent sur leur misère, leurs cadavres, leurs femmes violées et tuées.
Une scène m'a également beaucoup dérangée, il offre à manger à une famille et à la manière des "industries de l'aide humanitaire" comme il semble les désigner, demande à un enfant de choisir un logo parmi l'UNICEF, MSF, l'organe de l'UE. L'enfant ayant bon goût (^^) choisi le drapeau étoilé et il lui coud sur son T-shirt pour dénoncer les opérations de communication entreprises par ces organismes d'aide.
Mon opinion c'est que dans une approche européenne de l'aide au développement qui est passé de l'assistanat à un vrai projet de coopération avec les peuples d'Afrique pour les rendre maîtres de leur développement (j'ai fait un exposé très complet sur le sujet ^^), d'accord, alors il faudrait un genre de logo "l'UE en partenariat avec l'Union Africaine" par exemple, ou alors avec l'État africain en question. Mais que faire dans des cas de dictatures/guerres civiles/gouvernements corrompus ?
J'ai compris ce qu'il a voulu dire aux photographes mais je n'ai pas aimé la manière dont il leur a donné de l'espoir alors qu'il faut simplement un peu de jugeote pour comprendre qu'ils n'obtiendront pas une carte de presse aussi facilement que lui.
Enfin je comprends ce qu'il veut dire en demandant à ces personnes d'arrêter d'espérer car malgré toute "l'industrie" de l'aide humanitaire, il y a peu de chance que cette famille *précisément* en bénéficie vraiment. Mais je pense que si ces familles veulent vivre dans l'espoir c'est aussi leur droit et il vaut peut être mieux encore vivre dans l'espoir que dans la colère ajoutée à la souffrance. Je ne vois pas comment cet enfant en train de mourir de faim peut "être heureux malgré sa pauvreté", quand tout son corps souffre, quand respirer est douloureux parce que ses forces s'éteignent...
Évidemment ça me donne encore plus envie d'agir à travers des agences de coopération et d'aide au développement, ou au niveau de l'Union Européenne car je continue à croire en cette citation du Dalaï Lama sur un des murs de ma chambre "Si nous acceptons que les autres ont autant de droit que nous à la paix et au bonheur, n’avons nous pas la responsabilité d’aider ceux qui en ont besoin? "
Voire même, je trouve un peu gonflé d'aller apprendre aux affamés à mourir dignement pour rentrer ensuite se lover dans son canapé devant Arte.
* The end of poverty : un film branché un peu marxiste/ théorie dépendentiste qui explique la pauvreté d'aujourd'hui par la colonialisation, le néo colonialisme du FMI et de la Banque Mondiale et l'inéquité des termes de l'échange dans le commerce internationale (les pays du Sud produisent généralement des biens agricoles qu'ils exportent à des prix décidés à Chicago, alors qu'ils importent des biens manufacturés et chers du Nord donc ils sont désavantagés dès le départ).

jeudi 18 novembre 2010

La place du PIN kode dans la société norvégienne

Non, non, Dan Brown et les frères Bogdanov n'ont pas sorti un nouveau livre expliquant comment les lettres du mot DIEU figurent dans notre ADN ou sur le code génétique de Jésus retrouvé sur le voile de Véronique, il ne s'agit pas non plus d'une tendance napoléonienne à la centralisation du droit en Norvège dans cet article.

J'ai seulement vécu une expérience assez consternante/amusante/enrichissante ce matin, et j'avais envie de vous la faire partager. En fait tout de suite maintenant, j'attends que Kurt & Simony finissent de booker leur vacances je-ne-sais-demandes-à-mon-banquier-si-j'y-suis pour avoir un peu de nouvelles de Simony qui works her ass off un bar à smoothies, tellement que je n'ai pas de nouvelles depuis que j'ai quitté le Cameroun et je me demande si elle n'a pas succombé à l'attaque de Johnny le Kiwi, qui veut se venger de la victoire de Ramon Tafraise lors du Défruilé Oasis 2010. Oui, comme tu vois, mon lecteur, mon petit saumon de Stavanger, la vie Aussie vend du rêve et du vice, et tu peux pas comprendre ! Donc, pour ne pas m'assoupir sous le poids des gaufres que j'ai englouties ce soir pour fêter la fin de l'exam de norvégien, je vous raconte mon aventure de ce matin.

Pour ce qui ont suivi, vous savez qu'il a fallu que je me procure un numéro norvégien après enregistrement au commissariat de police et au registre du peuple (long et fastidieux processus en soi). Après avoir eu ce numéro, j'étais donc capable d'ouvrir un compte en banque pour ne plus financer à hauteur de 30€ par mois l'association humanitaire appelée BNP Paribas.
J'ai donc reçu mon numéro confidentiel de CB par la poste, séparément de la CB en question, avec tout un tas d'autres choses écrites en norvégien.
Ce matin, pour me détendre entre 2 sessions d'apprentissage des verbes irréguliers norvégiens, j'ai voulu tenter d'activer ma CB et mon service de banque sur Internet.

D'abord, il a fallu lire le norvégien et utiliser Google Translate pour le plus dur.
Ensuite, il a fallu comprendre dans quel ordre passer les étapes. C'est très très logique et très très simple qu'elle m'a dit la madame à Nordéa OF COURSE / SELFOLGELIG !

1) Tu vas sur le site de Nordéa et tu cherches l'onglet norvégien "Bank Privat med Bank ID"
2) Tu entres ton numéro norvégien, faciiile
3) On te demandes un "code de sûreté". En fait tu as reçu un genre de mini calculatrice qui doit t'en donner un nouveau à chaque fois que tu te connectes au site. Pour obtenir ce code de sécurité, tu as besoin de ton code d'activation de la machine, donné dans la lettre.
4) Mais tu dois le changer pour mettre un PIN Kode personnel que tu devras retenir pour allumer ta calculatrice.
Une fois ton PIN modifié, on te donne le code de sécurité.
5) Tu notes donc tout fierot ton code de sécurité sur Internet
6) On te demandes un mot de passe, que tu es censé avoir reçu par SMS/e-mail/courrier. Démeeeerde aou, vas chercher bonheur dans ton téléphone portable !
7) Quand tu tapes ton mot de passe sur Internet, la page a expiré, VDM. Recommence !
8) Tu tapes ton numéro norvégien
9) Tu tapes ton PIN Kode sur ta calculatrice qui te donnes ton code de sécurité
10) tu tapes ton code de sécurité sur Internet
11) Tu tapes ton mot de passe
12) Tu modifies ton mot de passe pour la prochaine fois
13) Bon courage pour te rappeler des bons PIN Kode et mots de passe pour revenir checker tes comptes !!!


La fameuse calculatrice

J'ai voulu vérifier si ma CB fonctionnait ce soir en retirant de l'argent à un guichet Nordéa. Le saviez tu ? On ne peut pas retirer moins de 400NOK (50€ environ, sachant que le plus petit billet est celui de 50 NOK) en Norvège !

J'ai eu affaire à d'autres numéros durant cette journée, je crois que je n'aime plus trop les chiffres maintenant. Pour passer un partiel à Oslo, tu dois venir avec ton numéro de candidat, mon petit bouquet d'aneth! Eh oui, on ne t'assiste pas avec un carton sur le coin de la table, on coupe déjà l'arbre d'un Orang-Outan indonésien pour te faire une copie des règles en vigueur durant les examens, parce que bon FINES PAS APPLY mais limite.
Et si tu vas sur ton Student Web/Espace étudiant pour les inscriptions pédagogiques (non ne tombe pas dans les pommes mon ami Sciences Po, prends un chocosuisse), tu trouveras ton numéro de candidat pour ton exam. Nooooon pas ton numéro d'étudiant ma rondelle de pomme de terre à la confiture d'airelles, mais quel empotée tu fais ! Ton numéro de candidat change avec ton examen bien sûr.


Le règlement de l'examen (version norvégien, c'est plus marrant)

Et avec tous ces numéros, les norvégiens ne sont pas forcément mieux organisés. Rappelle toi l'histoire de mon dossier Erasmus, ma crevette en tube. Et puis je dois te raconter l'histoire de mon colis ! Mon papa m'ayant envoyé un deuxième colis de munitions en tous genres pour survivre aux -7°, sensation -12,5° de novembre, je l'attends toujours (le colis) depuis presque un mois.
Vivent les numéros, mon Colissimo a été localisé et j'ai sa feuille de route sous les yeux :
le 22 octobre il arrive en Norvège, le 25 à Oslo et le 26 à la "poste" de Kringsja. Je rappelle que la dénomination de bureau de poste est bancale, puisqu'il s'agit en fait d'un guichet avec balance et d'étagères remplies de colis près des caisses de Kiwi, ça ne fait même pas la taille d'un bureau de tabac à Castres !
Je n'ai jamais eu bruit de l'arrivée du colis dans ma résidence, et une semaine plus tard il repartait pour la France, depuis le 5 novembre il est censé avoir quitté le pays. Trop youpi la vie !!! Donc voilà, mon Nutella s'est fait renvoyer à la frontière, je ne sais pas pourquoi, mais le responsable, en vacances bien sûr sinon c'est pas drôle, va se faire totocher sa race, languetter son momon, kounicher son mémé, touffer le fatak son marraine...quand il osera mettre un orteil au bureau !

lundi 15 novembre 2010

Hermione Granger, le retour

Oui parce que faut pas déconner quand même, "chassez le naturiste, il revient au bungalow" ! (C'était la minute beauf, pour les fans de Camping, vous avez vu, je fais preuve d'ouverture et de tolérance culturelle, je suis vraiment trop sympa comme fille)

Après quelques jours de révisions-glandouilles justifiées par le fait que j'ai été plutôt sérieuse (non non pas psychorigide) par rapport à mes collègues Erasmus
- connaissant tous les bars/clubs de la ville, les prix des différents alcools et tous les chauffeurs de bus de nuit (quand mon barème s'arrête au prix du jus de pomme en cas de forte déshydratation et à la population fréquentant l'endroit, rentrant 4 fois tout au plus en night bus)
- ayant manqué les 2/3 voire les 3/4 des cours magistraux pour cause de frénésie subite d'aller visiter Barcelone (maladie assez grave, vous empêchant d'aller en cours et de pratiquer toute activité scolaire pendant 4 jours minimum), le Royaume Uni (dans des cas avancés, cela vous rend contagieux pendant 7 jours) ou Munich pendant la fête de la bière (séquelles importantes, vous êtes convalescent/un déchet pendant 9 jours environ)
- ne connaissant même pas la liste des lectures à faire (1000 pages par matière environ, je précise), rencontrant les recueils de textes pour la première fois pendant le dernier cours et jugeant inopportun de les acheter après un savant calcul coût-opportunités réalisé par leurs restes de neurones

Vous comprendrez ma flemme de me relire tous les textes que j'ai déjà lus alors que j'ai pris 15 pages de notes dont je serai autorisée à me servir pour l'examen de Gender Equality in the Nordic countries puisque c'est un essai à produire à la maison !
Oui, oui, je sais le "take home exam" vend du rêve, on devrait l'importer à Sciences Po, ils vont trop kiffer le concept ! En plus ça permettrait d'améliorer le bilan écologique de l'école, plus de déportation d'élèves en RER vers Arcueil le samedi matin (Laplace maison des examens, attention à la marche en descendant du train), on devrait grave inviter Nicolas Hulot pour protester avec nous !

Bref, la semaine de glandouille entièrement méritée est finie et ce matin, je sujet est tombé :
"In your syllabus there are different models of gender relations in your syllabus(sic). Describe at least two of these models. Discuss possible implications of the different models for women, men and children as well as for society at large."

J'ai 4 jours pour pondre 14 000 caractères, trop dur quoi.
J'ai particulièrement bien aimé ce cours qui m'a permis de lire pas mal d'articles, certains assez théoriques, sur la situation genrée des sociétés à travers le monde (pas seulement en Occident et ça c'est plutôt bien), même si c'était assez centré sur les pays nordiques (et ça c'était aussi carrément intéressant).
J'ai pu explorer les thèses Darwiniennes sur la sélection sexuelle (vous n'en avez jamais entendu parler non plus ? Normal, lisez ce qui va suivre) expliquant que l'individu femelle dans beaucoup d'espèce n'a pas les caractéristiques de faiblesse et de passivité qu'on veut bien lui attribuer, et qu'au contraire la femelle est tout à fait active lors de la reproduction puisqu'elle choisit son partenaire et peut s'accoupler avec plusieurs, puis choisir celui dont les gamètes vont féconder son oeuf. Haha, ça, ça pète comme théorie, et ça aurait bouleversé toutes les autres expliquant que les femmes sont victimes de leurs hormones, que ce sont de sales hystériques que les hommes devraient légitimement dominer parce qu'elles sont faibles par nature (niark niark niark)
On a également parlé beaucoup des différents types de discours pour promouvoir l'égalité des sexes et l'insertion des femmes en politique ou dans le monde professionnel à des postes à hautes responsabilités (arguments universalistes vs. discours sur la diversité).
Et une théorie d'une féministe norvégienne, Harriet Holter, a retenu mon attention. Elle a démontré dans ses travaux que lorsque les femmes ou les membres de minorités nationales/ethniques/sexuelles intègrent certaines arènes sociales ou se voient offrir un droit, c'est parce que l'institution que cela représente a perdu de sa valeur aux yeux de la société. Exemple : on laisse les femmes intégrer le Parlement, parce qu'on ne croit plus tellement en les vertus de la démocratie représentative, on donne le droit aux homosexuels de s'unir légalement parce que le mariage est une institution plus ou moins désuète, etc.
Et on ne reconnaît l'égalité avec les membres de ces groupes seulement lorsqu'ils ont changé certaines de leurs caractéristiques pour se conformer à la norme , finalement, on ne les accepte pas tellement comme ils sont mais pour le reflet juste un peu différent de la norme qu'ils projettent.

J'ai vraiment été ravie de ce cours et de la prof (<3). Sur ce, je vais chercher mon Fiskegrating qui doit être doré à souhait et je retourne à mon essai, Hermione Granger power, en 2h, j'ai déjà l'intro et le plan détaillé :D

samedi 13 novembre 2010

La Troisième Guerre Mondiale n'aura pas lieu

Cette semaine est arrivé un évènement exceptionnel, qui a ébranlé le 7ème arrondissement de la rue Saint Guillaume jusqu'à la rue de l'Université, et qui plus largement a ému tout Sciences Po qui se respecte.
Moi même, lundi matin, j'étais toute retournée d'apprendre la nouvelle. Un peu avant le début de mon cours de Gender Equality, je checke mon ENTG et me glace devant cet e-mail qui nous a tous bouleversés :


Horreur !!! La bibli de Sciences Po est fermée !! Mon sang ne fait qu'un tour, oh mon Dieu comment vais-je survivre ??? euh minute...je m'en fous en fait ?! D'abord parce que j'ai une bibli toute belle à Oslo et qu'elle est ouverte



Il y a tout plein de places pour travailler dans chaque bâtiment, comme dans celui des Sciences Sociales




on a tout tous ses petits livres empruntés sur le site qu'on comprend rien




mais même si on met 45 minutes à le chercher tout seul sans passer par la commande aux magasins, on peut le garder pendant 1 mois pour empêcher un Sciences Po sournois de nous piquer notre sujet de fiche de relecture, et si on veut pas le porter toute la journée (un dico de traités internationaux, c'est vite lourd), on peut le laisser dans son petit casier


et même qu'on se met vraaaaiiiment à l'aise à la bibli d'Oslo, la preuve, certains apportent leurs rations de survie, true story, les norvégiens apportent leur maquereau en tube à la bibli



on resterait bien à la fac toute la journée pour profiter de ces conditions de travail, après une petite pause déj' au resto U


euh ou pas vu que ça coûte 5,15€ le repas... le maquereau en tube c'est feng shui, je digère mieux ! mais restons au moins pour dire bonjour à Gluten, le chat du campus qui se fait nourrir et grattouiller gratuit devant le local associatif !


Je précise que c'est moi qui l'ai appelé comme ça parce que j'ai rarement vu un chat aussi sociable ! Un pot de colle ! Et puis Gluten c'est le nom d'un des deux Vikings de Une minute avant sur Canal + :P
Vous ne le voyez pas bien sur la photo parce que quand je me suis arrêtée pour le prendre, il m'a foncé dessus pour me faire des câlins ! La véritééé il est venu se frotter contre mes bottes de pluie en ronronnant comme un camion c'est de la tortuuuuure <3 Quand j'ai voulu ranger mon appareil photo dans mon sac il a voulu monter dedans, les deux pattes dedans, il voulait pas me lâcher trop chou ^^

Last but not least, je ne déterrerai pas les pavés de la rue de la Huchette pour protester devant cet acte scandaleux, arbitraire, injuste, discriminant que la fermeture intempestive de la bibliothèque de Pipo...parce que j'ai pas d'exposé, ni de fiche technique, ni de dissert', ni de revue de presse, ni de fiche de lecture, ni de fiche de relecture à faire :D

jeudi 11 novembre 2010

Pourquoi il n'y a pas de kéké à Oslo

Après quelques semaines, je reviens vers toi mon lecteur préféré, fan de La Revue Sociologique, Cosmo ou Sudoku Magazine, pour te livrer en exclu la réponse à la grande question.

Tu te poses sûrement une grande question sur le sens de la vie et de tout ce qui est.
La réponse n'est pas ici, prière de retourner le paquet de Chocapic, de faire le poirier et de tourner 3 fois sur toi même en remuant le bout du nez comme Samantha ma sorcière bien aimée.
Tu sauras alors que la réponse est...42.

Si par hasard, afin de te distraire pendant tes "révisions" (oui, parce qu'on sait tous que "je révise pour mes partiels" c'est 1- Un gros mytho 2- Une phrase débile prononcée dans un cours - au hasard- de norvégien pour exprimer la conséquence/le but/la cause parce geeeenre "Jeg gruer meg fordi jeg har eksamen snart" and my ass is chicken) tu souhaites savoir "pourquoi...mais POURQUOI n'y a t-il pas de kéké à Oslo ?", et bien voici la réponse, car moi même j'avais besoin de me distraire pendant les miennes !

(Après avoir pensé à mes vacances de Noël, et puis de janvier, et puis de Pâques et puis avoir stressé pour les prix de l'avion pour Pâques et puis avoir booké tout un programme de vacances Oslo-Madrid-Amsterdam-Prague-Paris-Oslo pour les-dites vacances, achat de billets et consultation de guides de voyages en ligne compris après la lecture quotidienne du Monde.fr et de Courrier International, et puis consultation des informations alternatives Le Petit Journal, les Guignols, le Zapping, le SAV, VDM, SMS de soirée, DTC...)

La réponse en images avec les affiches dans le métro !



Bon, alors là on se la joue Françoise Latour, on observe les visages, les accoutrements des personnages et on décrit, on extrait le script, on fait parler les objets.
Au premier plan à gauche, une barre de métro jaune-orange toute propre = on incite les usagers à la propreté. On ne fait pas caca dans le métro, et on ne fait pas d'art contemporain avec (Nagué préviens tes voisins!). On peut, de plus, appuyer notre propos en soulignant la présence récurrente de poubelles dans le métro, poubelle avec un petit sachet plastique dedans.
Ensuite, on voie des gens bien élevés attendant tranquillement que les autres personnes descendent du métro avant d'y monter (on notera que même le chien est poli et s'assoit !).
Traduction des slogans (en gros) :" MERCI à toi de bien laisser les gens sortir avant d'entrer à ton tour. Ainsi le transit s'effectuera plus rapidement."
Oui on tutoies toujours en Norvège, pas de formule de vouvoiement, la devise pourrait être Égalité, Égalité, on emmerde l'Europe mais on kiffe l'écologie. À proposer à Jean Picq pour étude (ou pas).


Attention, ceci est une image très subversive d'un kéké norvégien. Il a une casquette, un slim, des Converse et se tient mal sur son siège. En plus, il parle fort dans son portable et c'est le seul signe qui en ferait un kéké en France, mais c'est définitivement un kéké norvégien. Le même modèle existe dans la collection Hiver-Hiver en doudoune bleu Canard WC et vert Ajax Multi usages, avec bonnet à peine enfoncé sur la tête et sac de sport contenant de très subversifs équipements pour jouer au hockey sur glace.
Et qu'est ce qu'on en fait des kékés en Norvège ?? Hein ?? Et ben on leur dit " MERCI à toi de ne pas parler fort au téléphone. Ainsi tout le monde peut profiter d'un agréable voyage"
Bouuuuh là le kéké il se tient à carreau, on déconneuh pas à Oslo. Non mais.

Commentaire étayé par mon cours de Norwegian Life and Society (après 40 minutes de discussions sur l'importance du Matpakke/Packed Lunch et de la pizza surgelée -true story- Grandiosa dans la Norwegianitude): les norvégiens ont un grand respect pour l'État, vu comme l'agent du Bien. Si les bureaucrates disent "Féssifépassa", ça marche en Norvège. Si tu féssaméfépassi tu es un déviant, un être vilement élitiste qui pense pouvoir penser par lui même et prendre égoïstement une décision sans penser à son prochain et être reconnaissant envers l'État, vecteur du Bon et du Bien dans l'État-Nation de Norvège. Tu mérites alors d'être réprimandé et comme on dit en créole tu seras "regardé tor'" Bref gros contrôle social et hooooonte sur les kékés à Oslo.
On devrait tenter ça dans le RER C, nan ?
Bof, en derniers recours il y a ça...



Au cas où vous n'arriveriez pas à lire le texte (mangez des carottes/nettoyez vos lunettes/utilisez le zoom), il est écrit :
"GOING HOME WITH A FUTURE
For information about Voluntary Return and other services, feel free to stop by or give us a call"

"Do you need a ride home or is someone picking you up ?"
International Organization for Migration
"Wherever your home is we can take you there"


Traduction : Rentrer à la maison avec un futur. Pour plus d'info sur les retours volontaires, n'hésitez pas à passer nous voir ou à nous passer un coup de fil (Wesh si si poto !)
Avez vous besoin qu'on vous ramène chez vous ou avez vous quelqu'un qui vient vous chercher ?
Organisation internationale des migrations, où que soit votre maison, nous pouvons vous y ramener.
Traduction libre : "La Norvège, tu l'aimes ou tu la quittes" ; "Rentr' out caaaaaaaaz"

S'il y a un lecteur de Chasse, Pêche et Tradition, merci de bien vouloir quitter cette page, merci. Voilà, vous savez maintenant pourquoi à Oslo, les kékés ne sont pas ceux qu'on croit.
Les personnes visées par ce dernier type d'affiche travaillent en Norvège ou sont des enfants de travailleurs immigrés et nés en Norvège.
Pour avoir entendu des groupes de jeunes au Mac Do d'Oslo S, ils parlent norvégien même entre membre d'une même communauté d'après ce que j'ai pu en voir, ce sont les plus conformes à la norme du norvégien moyen comparés au reste de la population de cet endroit et ils ne se font jamais remarquer dans le métro. J'en ai vu un laisser sa place à un vieille dame, qui pour le coup a fait une moue chelou.
Rappel : le Parti du Progrès, parti d'extrême droite est le 2ème parti en Norvège après le Parti Travailliste.
La Norvège, pays accueillant mais pas trop...J'ai également lu dans mon manuel de Norwegian Life and Society que certaines populations dont les Samis à une période et les Gypsies ont été victimes de campagne de stérilisation des femmes dans les années 1950-60. Des politiques eugéniques pour "leur apporter le développement, le progrès". Miam.

À part ça, c'est décidé...c'est l'hiver ! Depuis lundi il a fait au plus chaud -2°, au plus froid -9°. Était-il temps d'investir dans un manteau chaud ? Je le crois en effet.

Photo du dit-manteau, marron chocolat reflet métallisé, fermeture éclair, boutons pression, ou liens en cuir et boutons en fake corne au choix. Cols et poignets chauds, taille élancée. Pas de possibilité de tuning, pour cela voir le modèle Kéké Viking en bleu Carnard WC et Vert Ajax Multi usages.(Ouiiiii Maman je vais ranger mon étagèèèèère)



Mon prochain investissement (pour ceux qui me connaissent, vous savez pour m'avoir subie, que faire du shopping avec moi revient à acheter un appart): les chaussures pour la neige !
Bottines montantes jusqu'aux mollets, grosse semelle, marques anti-dérapantes en dessous, fourrées à l'intérieur, étanches à l'extérieur, vernis, lacets et finitions pour le côté plus rock'n rooll (je suis sûre que PhilMan a les mêmes dans sa chambre, portées par la muse des Sex Pistols, le jour où Sid Vicious a vomi sur son contrat après le concert à Buckingham Palace le 10 mars 1977)



La bonne nouvelle, c'est que je pensais vraiment devoir m'habiller comme un sac pour survivre au Pôle Nord. En fait, ça va ! Mais je compte bien me ramener une fois à Sciences Po en bottes de pluies et vieux pull norvégien histoire de rigoler. Et pour le fun, encore des jolies photos de neige dans la nuit, parce que je ne m'en lasse pas...