dimanche 12 juin 2011

La maison sur le fjord


Bon, entre mon arrivée à Oslo et mon départ pour Stavanger avec Greenpeace, il s'est écoulé 8 jours, pendant lesquels, oui, j'ai TRAVAILLÉ. Mais le 3 mai au matin, j'ai rejoint le bureau de Greenpeace non sans problèmes (Bon, entre mon arrivée à Oslo et mon départ pour Stavanger avec Greenpeace, il s'est écoulé 8 jours, pendant lesquels, oui, j'ai TRAVAILLÉ. Mais le 3 mai au matin, j'ai rejoint le bureau de Greenpeace non sans problèmes (le métro s'est arrêté 2 arrêts plus tôt que Nationaltheatret et n'avancerait pas avant 30 mn, donc marche de Blindern à Majorstuen et puis trikk entre Majorstuen et Nationaltheatret avant de courir jusqu'au bureau). J'y ai retrouvé Frej, un suédois de Göteborg que j'avais rencontré pendant le Championnat du Monde de Ski de Fond et Saut à Ski à Oslo en janvier.
Et puis j'ai rencontré Nina, colombienne habitant à Stockholm. Ensemble, on a pris le van de Greenpeace pour la route du Sud de la Norvège, passant par Drammen, Kristiansand, Grimstad pour arriver à Sola près de Stavanger. Nous avons passé 11h dans ce van, 11h pendant lesquelles j'ai eu horriblement froid. Il a plu toute la journée et le Sud et l'Ouest de la Norvège sont affreusement humides. Les paysages étaient néanmoins magnifiques, nous avons longé les fjords avec leurs petites maisons au bord de l'eau, les lacs, aux pieds des montagnes nous nous sentions vraiment insignifiants. La nature norvégienne est une vraie merveille, on ne le dira jamais assez ! C'était drôle d'entendre des chansons folkloriques norvégiennes à la radio et de voir cette eau couleur acier et ces grandes étendues vertes, cela aurait tout aussi bien pu être l'Irlande, mais les maisons norvégiennes en bois coloré sont caractéristiques.
Nous avons dormi dans un cabanon près de la plage et le lendemain nous sommes partis très tôt distribuer des tracts d'information sur les sables bitumineux d'Alberta aux salariés de Statoil.

Nous avons reproduit l'opération le jour d'après mais devant une raffinerie de gaz à Kårstø venant de Russie et distribué plus loin en Norvège. C'était assez impressionnant de voir cette énorme usine fumante dans ce paradis naturel... Au retour, ils m'ont déposée dans la ville de Stavanger où je me suis promenée la journée. En regardant mes mails, j'ai vu que Sandra qui devait me rejoindre n'avait pas trouvé de couch surfeurs pour nous accueillir et il me falloir dont trouver un endroit pour dormir ce soir là en attendant qu'elle arrive le lendemain avec un nécessaire de camping.
Pas du tout stressée, je suis allée à l'office de tourisme et j'ai joué à la touriste assistée : « Bonjour, alors euh je voudrais consulter mes e-mais où puis-je toruver de l'Internet ? À la bibliothèque nationale et c'est gratuit ? COOL ! Euh et sinon en fait je sais pas si je vais trouver quelqu'un pour m'héberger ce soir donc euh où est-ce que vous avez des auberges de jeunesse ? Ah y'en a qu'une ? Et comment on fait pour y aller ? Et sinon on peut faire du camping ? Où ça ? On fait comment pour y aller ? Et aussi je veux aller au Preikestolen comment je fais ? Et j'achète où les tickets ? Séparément ou combiné ? Combien ça coûte ? » Bref je crois que je suis passée pour la touriste trop laxiste qui ne prépare pas du tout ses voyages et qui se fait mâcher le travail par les offices de tourisme alors que ce n'est pas vrai, je ne fais jamais ça et je suis plutôt du genre à apporter tous les renseignements que je peux trouver sur ma destination, équivalent annuaire.
Bref j'ai finalement trouvé un couch surfeur pour m'héberger en urgence et c'était cool, j'aime le couch surfing ! Par contre l'homme en question (bah il avait facile 35-40 ans) était assez bizarre, je pense du style de Mirjam à Amsterdam, « j'héberge des gens parce que je me sens obligé vu que je squatte chez eux quand je voyage »....
Le lendemain il faisait toujours moche donc j'ai fait journée musée. D'abord, le musée du pétrole de Stavanger.

Le musée commençait avec une petite expo sur la situation du pétrole en Norvège. C'est à partir de 1969 que du pétrole a été découvert dans la mer du Nord, et la première plateforme en 1971 s'appelait Ekofisk. Aujourd'hui la Norvège possède 62 plateformes off-shore et l'exploitation du pétrole fait travailler près de 200 000 personnes. Ce secteur a rapporté 7000 milliards de couronnes norvégiennes depuis 1971 et le fonds ou l'argent issu du pétrole et épargné s'élève à 2000 milliards de couronnes. La Norvège ne représente que 0,6% des ressources mondiales de pétrole mais a l'avantage de ne contenir que 4,9 millions d'habitants.
Le top 5 des producteurs mondiaux sont l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweit et le Vénézuela.
Pour le gaz c'est la Russie, l'Iran, le Qatar, le Turkmenistan et l'Arabie Saoudite.
Aujourd'hui l'exploitation du pétrole assure 51% des exportations norvégiennes, 25% du PIB et 36% des revenus du gouvernement.
Mais le Parlement norvégien (Stortinget) a écrit les « 10 commandements de l'exploitation pétrolière » en 1970, affirmant que l'État devait contrôler l'industrie et ces conséquences sur l'environnement. Un petit atelier très bien fait expliquait comment se forme le pétrole au fil des millions d'années et pourquoi il y a du pétrole en Norvège. En gros, il y a eu une collision de montagnes (la chaîne calédonienne ? Ma traduction de l'anglais doit être approximative) et au fil des pressions géologiques, des changements du niveau de la mer, de la prolifération de plantes, il y a eu formation de charbon, puis de gaz. Les climats plus humides ont formé du sable dans les réservoirs créés dans la roche. La montée du niveau de la mer a déposé du plancton, qui s'est transformé en algues et avec la glaciation cela a formé cette chose visqueuse.
Plus loin, on voit les instruments terrifiants qui broient la roche pour extraire le pétrole et les installation bancales et tout aussi effrayantes pour le puiser.

Le musée est honnête et présente, outre les miracles d'innovation et de technologie, les risques de cette activité. Des maquettes montrent les causes et conséquences de l'accident de la plateforme Alexander L. Kielland dont les pieds ont cédé et fait sombrer la plateforme dans la mer...
Une simulation de plateforme pétrolière est présente dans le musée, avec l'exercice de sécurité demandé aux travailleurs des plateformes pour prendre l'hélicoptère et entrer dans les bulles de protection, comme des sous marins.
Par contre, merci la propagande de BP à la fin du musée qui fait une expo pour verdir son image après la marée noire dans le Golfe du Mexique...

Ensuite je suis montée dans la Vieille Ville de Stavanger et j'ai visité la conserverie où l'on produisait les boîtes de sardines, de maquereaux, de harengs...
Le Hermetikkmuseet est vraiment un must see à Stavanger, il est juste tellement folklorique et rigolo !
On y sens bien la sardine à l'intérieur et on peut voir les grands emboutissoirs, les maquettes originales des étiquettes, les broches et les cadres pour faire fumer les poissons...
Il y a un magnétoscope dans la première salle avec les étiquettes qui nous montre les campagnes de publicité menées par la conserverie au fil des années. De la King Oscar sardine aux Harengs de Norvège en passant par les Lofoten Fiskeboller (quenelles de poisson des Lofoten)...en gros, le nationalisme norvégien par la sardine ! Le tout sur fonc de musique bien kitsch, c'était très drôle !
J'ai finalement fait un tour rapide au musée de la ville de Stavanger qui expliquait bien la transformation de la ville à travers les âges. Il faut savoir que dans le Sud de la Norvège réside la majeure partie des catholiques norvégiens (4 à 5% de la population), la ville catholique par excellence étant Kristiansand. Stavanger possédait aussi un archevêché puissant avant la Réforme, durant laquelle la cathédrale a été pillée, l'archevêque tué et les biens confisqués. Ce qui n'a pas empêché la chasse aux sorcières entre 1608 et 1664 !!!
Jusqu'en 1850, Stavanger profite du boom du hareng et les profits sont investis dans l'industrie navale. Avec le boom du pétrole, la ville devient de plus en plus cosmopolite et en 1995 c'est déjà 100 000 personnes dans l'industrie du pétrole, dont 8000 étrangers de 83 nationalités différentes.

J'ai été voir le théâtre de la région du Rogaland, la résidence royale et Breidablikk, un vieux manoir appartenant à un riche marchand du XIXè, Larsen Berentsen. À mon avis, ce quartier est tout à fait...creepy !
Je déteste ces vieux manoirs avec des trolls, des poupées et des chats noirs si poussiéreux aux fenêtres qu'on croirait qu'ils ont été empaillés o_O

Je suis ensuite allée chercher Sandra à la gare et elle m'a fait la surprise d'amener Torsten, notre ami allemand en plus de l'équipement de camping ! Puisque l'on n'avait plus de contrainte avec le plan couch surfing qui échouait... Je leur ai montré le lac Breievatnet, la cathédrale, les rues de Skagen toutes pavées et colorées, l'église Sankt Petri.

On est allés boire une bière sur le port, qui est vraiment un chouette endroit avec une super ambiance.

Comme il pleuvait un peu, on s'est dépêchés d'aller prendre le ferry à Fiskepireterminalen pour aller à Tau et puis dans un camping près du sentier de rando pour le Preikestolen (une énoooorme falaise au dessus des fjords). Mais il était un peu tard (21h) et dans le ferry on nous annonce qu'il n'y a plus de bus et qu'on va peut être devoir prendre un taxi avec tous nos sacs contenant la tente, les 3 sacs de couchages, les grills jetables et la nourriture. Mais à la sortie du bateau, une norvégienne nous accoste et nous propose de nous conduire avec son mari ! Trop chou <3 Ils nous ont emmenés jusqu'au Preikestolen camping où on a eu le temps de monter notre tente avant la tombée de la nuit et de faire griller nos saucisses avant qu'il se mette à pleuvoir beaucoup. C'était mon premier camping, pour Sandra aussi et c'était très drôle :) Le lendemain matin, il faisait un temps magnifique...Je vous laisse admirer les rayons du soleil dans la nature.


Les douches du camping était suuuuper luxueuses et ce n'était vraiment pas cher donc je vous le conseille si vous voulez grimper au Preikestolen (à mettre sur votre liste des choses à faire avant de mourir, DEFINITELY!). Après le petit déjeuner, on a pris le bus pour aller jusqu'à Peikestolhytta, le début du chemin, là on devait laisser nos bagages. Malheureusement, le restaurant là-bas fermait pour recevoir un mariage :S On a finalement trouvé une famille allemande suréquipée avec un camping-car et tout pour laisser nos affaires. Et là, on a commencé notre rando de 2h (bon on a mis 2h10 avec Sandra) pour grimper au sommet du Preikestolen...
Le voyage était aussi beau que la destination avec plein de paysages couleur savane car le printemps n'était pas encore arrivé après l'hiver, il y avait de très beaux lacs, des petits cours d'eau sous les pierres où nous posions les pieds et encore quelques neiges qui n'avaient pas fondu.


Sur le chemin on a rencontré des militaires qui couraient tout le long, genre bien baraqués mais aussi des femmes enceintes et des mamies avec leurs bâtons de ski !
En haut du Preikestolen, ça donnait ça. Moi qui ai le vertige, je peux vous dire que je ne me suis pas trop approchée...



Le chemin du retour est allé plus vite mais on a fait pas mal de pauses parce qu'on était vraiment crevés ! Une mamie m'a même aidé à descendre à un moment tellement mes jambes ne me portaient plus...la honte ^^ Une fois en bas, on s'est refait un petit barbecue en face du lac de Preikestolhytta et on a repris le ferry pour Stavanger.

On a déposé nos affaires dans le Mosvangen camping à Sud Ouest de la ville et puis on est allés faire un tour en ville.
J'ai montré à Sandra et Torsten la Vieille Ville (Gamle Stavanger et puis on a bu notre dernière bière sur le port. J'ai vraiment aimé l'ambiance sur le port de Stavanger, tellement plus cool qu'à Oslo ! J'ai trouvé les gens beaucoup plus bronzés, mieux habillés, beaucoup plus beaux en fait. Pas mal de roux ou blond vénitien, notamment chez les hommes et ça changeait du style guindé de la capitale.
Dernière nuit de camping, le lendemain matin, un dernier chocolat en face du Breivatnet près de la gare et 10 heures de bus pour regagner Oslo.
Les paysages étaient tout aussi spectaculaires.

On a aussi croisé pas mal de « Russ », ces lycéens qui vont avoir leur bac et qui pendant 10 jours avant les exams boivent et conduisent des vans rouges et bleus assortis à leurs salopettes (rouges pour les sections générales, bleues pour les professionnelles).

Tout ça aux frais de papa et maman et papy et mamie vu les dédicaces sur les vans. D'autres ont carrément des bus customizés aux couleurs des lapins crétins ou autre...J'en ai croisé un bordeaux et doré avec une citation de Napoléon Bonaparte « I like success and I'm good at it ».


La légende court qu'avant, ces festivités se déroulaient après les épreuves du bac, mais ça tournait mal (en termes de comas éthyliques et de blessés sur les routes), du coup, maintenant ils font ça avant o_O En fait, ça a duré du 1er mai au 17 puisqu'il y en avait encore le jour de la fête nationale...

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