dimanche 28 novembre 2010

L'article vert

J'ai maintenant entamé la deuxième partie de mes révisions avec le droit international de l'environnement ! Beaucoup de travail à fournir pour ce cours mais vraiment très intéressant. En gros, j'avais plus de 100 pages à lire par semaine et ce n'était pas du blabla, c'était du technique, du traité, des protocoles, des dates, des principes, des arrêts...
Mais c'était absolument génial, j'ai bossé sur pas mal de textes comme la Convention sur la Diversité Biologique, le système de Convention sur le changement climatique, tout ce qui se rapporte au droit de la mer, les déclarations de l'ONU concernant l'environnement et le développement, le droit de l'OMC en conflit avec le principe de développement durable style droit de la propriété intellectuelle freinant les transferts de technologies vers les pays du Sud, conventions restreignant le commerce des espèces menacées...
Les 3 professeurs nous on fait organiser des présentation d'études de cas, des négociations fictives, une simulation de procès environnemental. Sur le coup j'ai râlé parce qu'on était 10 à devoir le faire, donc 4 au final, et va faire un commentaire d'arrêt à 4 -_-'
Voilà un peu à quoi ressemble mon bureau



Ah oui, justement, un truc drôle


Ça c'est mon dictionnaire de traités internationaux. Il regroupe tous les textes internationaux depuis la Convention de Berne de 1883 sur la protection des oeuvres littéraires et artistiques mais plus généralement depuis la création de l'ONU. Il y a presque tous les textes dont j'ai besoin (sauf la Déclaration de Stockholm de 1972 et je me demande bien pourquoi !?) et nous sommes autorisés à l'avoir pour l'examen, enfin très fortement incité par un des prof qui en est le co-auteur...Du coup je me suis mise comme les autres à marquer les pages des différents traités utiles et c'est super joli à la fin (mais surtout pratique).

Et je me rends compte que je ne vous ai pas raconté la fin du festival du documentaire environnemental !
Alors je vous présente "la maison des artistes" ou Kunstnerhus, qui aurait aussi bien pu s'appeler la "maison des bobos".


Bohème parce que...


...mais bourgeois parce que...

E pour info le chocolat chaud est à 12€ :) Alors voilà tous les films que j'ai vu et vous recommande de louer dans la DVDthèque la plus proche de chez vous

* Play again. Ce film montre des enfants américains complètement accro à leurs écrans en tous genres (télé, jeux vidéo, ordinateur, téléphone portable). Purs produits de la société consumériste, ils savent reconnaître les logos d'Apple, de Mc Donald, de Nickelodeon mais ne reconnaisse pas le pissenlit sur lequel on souffle et que les petites plumes elles s'envolent (toute mon enfance <3). Une association propose de les "désintoxiquer" et les emmène en forêt pour retrouver contact avec la nature.
*Our Daily Bread. Documentaire autrichien qui sans aucune voix off montre différentes images de l'industrie agro-alimentaire, le plus choquant étant les machines comme des sabots d'agrafeuse qui sectionne en deux le corps des cochons à l'usine et la manière dont les poussins sont vaccinés et jetés dans des caisses tels des balles de tennis.
* No impact man. Mon deuxième film préféré, raconte l'aventure que Colin Beavan et sa famille ont entrepris l'année dernière, à savoir vivre en minimisant au maximum son empreinte écologique sur la planète. Un très beau message d'espoir et qui m'a rendue encore plus psychopathe du tri sélectif dans la mesure où ma résidence offre un système performant de tri. Meilleur moment du film : il montre comment vivre sans télé a changé sa famille et la relation avec leur petite fille Isabella. Il fait la lessive dans la baignoire avec un savon bio et il écrase le linge avec les pieds, la petite veut faire pareil et appelle sa mère "Muuuummy ! I'm doing the laundryyy :D" ouuuuuh je veux la même, elle est à croquer <3
*Peak oil : un film qui explique la théorie du "peak oil", le moment où on n'aura plus de pétrole et où on va tous mouriiiiiiir (oui un peu catastrophiste et ne propose pas vraiment d'alternative)
* Petropolis : un film de Greenpeace Canada qui montre l'étendue des ravages environnementaux causés par l'exploitation des sables bitumineux ou tar sands au Canada...et c'est pas beau à voir !
*Crude, the real price of oil : MON FILM PRÉFÉRÉ ! Bon je ne vous cache pas que j'ai été émue aux larmes par ce documentaire. Il se déroule en Équateur, la FMN Texaco-Chevron exploite le pétrole dans la forêt amazonienne, rejette ses déchets dans le cours d'eau le plus proche et camoufle tout sous quelques mètres de terre. Les populations indigènes vivant tout près souffrent de la piètre qualité de l'eau, un taux anormal de cancer a été repéré chez les jeunes de 17-18 ans, des enfants sont morts en 24h et dans d'atroces souffrances d'avoir bu l'eau de la rivière...
Ces personnes vivent de l'élevage de volailles mais les poulets ne supportent pas mieux que les humains l'eau de la rivière. Comment peuvent-ils alors payer une chimio-thérapie à leur fille ? Comment cette gamine qui n'a même pas mon âge peut-elle survivre à une chimio irrégulière après 18h de voyage en bus pour se rendre à l'hôpital ? C'est un vrai génocide qui est en marche. Leur avocat est un jeune équatorien qui se bat tant bien que mal contre la mauvaise foi insupportable des dirigeants de l'entreprise, le combat est toujours en cours.
* H2Oil : un film sur les sables bitumineux d'Alberta au Canada, qui en montrent cette fois-ci les conséquences sociales. Les populations touchées sont également des natifs et de même, il s'agit d'un génocide à l'oeuvre. Le film insiste plutôt sur la quantité d'eau gaspillée pour produire le pétrole à partir des sables bitumineux.
* La Terre vue du ciel : film de Yann Arthus-Bertrand qui montre de très jolies images et à quel point les espèces animales ont du mal à s'adapter au changement climatique trop rapide. Il rappelle également que tous les remèdes sont dans la nature et que nous nous privons de médicaments en déforestant à tout va.
* Enjoy poverty : sans aucun doute le film qui m'a le plus choquée/dérangée.C'est un journaliste/artiste qui va en République Démocratique du Congo avec un néon "Enjoy poverty" dans les villages pour convaincre les affamés qu'il ne sert à rien d'espérer que leur situation change et qu'ils doivent être heureux malgré la pauvreté. Il leur faut d'après lui considérer la pauvreté comme une "ressource" et se dire qu'ils apportent quelque chose au monde puisqu'ils nous donnent à nous, riches occidentaux, une leçon de simplicité. Il leur montre comment s'enrichir de la pauvreté de leur propre village : il montre à des photographes de fêtes comment prendre des photos des enfants mourant de malnutrition dans les dispensaires pour gagner autant que ces photographes venus d'Occident venant se faire de l'argent sur leur misère, leurs cadavres, leurs femmes violées et tuées.
Une scène m'a également beaucoup dérangée, il offre à manger à une famille et à la manière des "industries de l'aide humanitaire" comme il semble les désigner, demande à un enfant de choisir un logo parmi l'UNICEF, MSF, l'organe de l'UE. L'enfant ayant bon goût (^^) choisi le drapeau étoilé et il lui coud sur son T-shirt pour dénoncer les opérations de communication entreprises par ces organismes d'aide.
Mon opinion c'est que dans une approche européenne de l'aide au développement qui est passé de l'assistanat à un vrai projet de coopération avec les peuples d'Afrique pour les rendre maîtres de leur développement (j'ai fait un exposé très complet sur le sujet ^^), d'accord, alors il faudrait un genre de logo "l'UE en partenariat avec l'Union Africaine" par exemple, ou alors avec l'État africain en question. Mais que faire dans des cas de dictatures/guerres civiles/gouvernements corrompus ?
J'ai compris ce qu'il a voulu dire aux photographes mais je n'ai pas aimé la manière dont il leur a donné de l'espoir alors qu'il faut simplement un peu de jugeote pour comprendre qu'ils n'obtiendront pas une carte de presse aussi facilement que lui.
Enfin je comprends ce qu'il veut dire en demandant à ces personnes d'arrêter d'espérer car malgré toute "l'industrie" de l'aide humanitaire, il y a peu de chance que cette famille *précisément* en bénéficie vraiment. Mais je pense que si ces familles veulent vivre dans l'espoir c'est aussi leur droit et il vaut peut être mieux encore vivre dans l'espoir que dans la colère ajoutée à la souffrance. Je ne vois pas comment cet enfant en train de mourir de faim peut "être heureux malgré sa pauvreté", quand tout son corps souffre, quand respirer est douloureux parce que ses forces s'éteignent...
Évidemment ça me donne encore plus envie d'agir à travers des agences de coopération et d'aide au développement, ou au niveau de l'Union Européenne car je continue à croire en cette citation du Dalaï Lama sur un des murs de ma chambre "Si nous acceptons que les autres ont autant de droit que nous à la paix et au bonheur, n’avons nous pas la responsabilité d’aider ceux qui en ont besoin? "
Voire même, je trouve un peu gonflé d'aller apprendre aux affamés à mourir dignement pour rentrer ensuite se lover dans son canapé devant Arte.
* The end of poverty : un film branché un peu marxiste/ théorie dépendentiste qui explique la pauvreté d'aujourd'hui par la colonialisation, le néo colonialisme du FMI et de la Banque Mondiale et l'inéquité des termes de l'échange dans le commerce internationale (les pays du Sud produisent généralement des biens agricoles qu'ils exportent à des prix décidés à Chicago, alors qu'ils importent des biens manufacturés et chers du Nord donc ils sont désavantagés dès le départ).

5 commentaires:

  1. Très joli dictionnaire ! Quand je vois tout le travail que tu abats je me dis que décidément, faire un stage, c'était pas du tout le choix du travail maximum, contrairement à ce que je pensais. Et je trouve que malgré tout ce qu'on dit, les étudiants ont quand même beaucoup de travail comparés à la plupart des gens qui "travaillent pour de vrai".

    Sinon, Enjoy Poverty, ça me plaît pas du tout comme concept, je trouve ça débile de faire ça parce que comme tu le dis ça ne sert à rien de briser l'espoir des gens, juste à rajouter un peu de malheur. En + c'est complètement contradictoire de leur dire "soyez heureux d'être pauvres" et en même temps "si vous voulez devenir riche vous pouvez faire comme les Occidentaux en prenant des photos" - ce qui en + effectivement ne risque pas de marcher comme tu l'as fait remarquer, donc leur donne de faux espoirs, exactement ce qu'il prétend dénoncer.

    Et puis (petite diatribe personnelle) c'est aussi assez agaçant ces gens qui viennent dire "regardez ces méchantes ONG qui font des campagnes de comm pour gagner de l'argent" alors qu'il faut bien des moyens pour faire bouger les choses, il faut bien que les gens entendent parler des problèmes du monde pour agir (et lui alors il fait pas une opération de comm pour lui-même avec son histoire de drapeaux ?). [Pardon, + le temps passe et + je réagis épidermiquement quand on critique les grandes ONG qui sauvent tous les jours des vies pendant que des journalistes cyniques font des films qui racontent leur vision du monde qui vraiment est tout pourri ma brave dame, vous êtes tous coupables méchantes personnes que vous êtes, bon allez maintenant on fait le montage, on vend le film et on retourne devant Arte se tapoter le ventre rempli d'un air satisfait. Promis, je vais apprendre à me calmer un peu]

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  2. Ne t'inquiètes pas Swan moi non plus je n'aime pas beaucoup les cyniques anti-ONG ^^ Et même si je suis plus modérée dans ma rédaction parce que je comprends ce que Renzo Martens (c'est un néerlandais) veut dire parfois, je n'aime pas beaucoup ses manières. D'accord on trouverait ça beaucoup plus choquant si le logo c'était Microsoft ou Coca Cola, mais le but est aussi de lever des fonds comme tu l'as dit et de permettre de grandes avancées même si ça ne va pas forcément toucher la famille précise qu'il a filmée.
    J'avais oublié de préciser dans le cas de l'Équateur que Sting et sa femme ont organisé des distributions de réservoirs d'eau potable dans la forêt dans le coin pollué et des concerts pour préserver la forêt amazonienne. Je repense à ce que nous disais ce cher Jacques le jeudi matin à 8h, même si l'action de Bill Gates ou Sting peut être douteuse (se donner une meilleure image/à son entreprise ? S'acheter une conscience ?) au moins, y'a du boulot de fait sur place, des trucs concrets et c'est un peu plus de confort et de bonheur pour ces familles !
    Renzo aussi aurait pu s'engager dans une quelconque association mais nan il a préféré faire un film chelou. Chacun des priorités !

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  3. Y a un docu qui est pas mal aussi "Un autre monde est possible" sur les Forum sociaux de part le monde, en plus c'est français (suffisamment rare pour être signalé) et "Le monde selon Monsanto" qui parle des OGM de monsanto (O rly? thks captain obvious ;)

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  4. J'ai beaucoup entendu parler du "Monde selon Monsanto" et j'ai hâte de le voir !

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  5. il est visible sur youtube, dailymotion (tout comme l'autre aussi, il sont vendu dans le même pack, si tu matte un, faut prendre l'autre avec!! ;)

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