lundi 28 février 2011

Paris colonisé

Il y a maintenant une semaine que je suis revenue de ma petite escapade à Paris. Du 16 au 20 février, 5 jours magiques de retrouvailles et d'orgies à <3 PARIS <3

Heureusement d'ailleurs que le 16 au soir je partais d'Oslo, parce qu'après une semaine de totale dépression culinaire (je rêvais de chocosuisse, de fondue bourguignonne et de camembert) et météorologique (du gris, de la neige, des températures beaucoup trop négatives) la conférence de Merdique Politics aurait pu m'achever.
Comprenez bien, étudier les institutions politiques, les différents systèmes d'États Providence et les tendances de vote des habitants d'Europe du Nord m'intéresse beaucoup. Mais un vieux norvégien avec un pur accent qui lit des diaporamas de 60 pages pendant 2 heures, c'est lassant. Une conférence où les élèves se crachent dessus pire qu'en Histoire et Droit des États à Sciences Po, c'est horripilant. Les pires pestes de Sciences Po pâliraient devant les élèves américains de ma conf. Sérieusement, est-ce que vous imaginez quiconque critiquer votre exposé en vous disant (bonnet laid, cheveux gras, acné et chewing-gum de vachette à l'appui) que "L'introduction c'est un moment où il faut être clair. Ben...tu l'as pas été. J'attendais que tu nous parles de ça parce que je pense que c'est super important. Ben...tu l'as pas fait. Sinon dans l'ensemble j'ai trouvé que c'est ...humm plutoooot un bon exposé malgré de grosses lacunes, mais c'est pas ta faute t'as fait de ton mieux à partir de tes capacités" ?!?!??
Sérieusement il va falloir vraiment m'encourager à poursuivre ce cours parce que
- j'ai envie de mourir pendant le cours magistral
- j'ai envie de mourir quand je lis les textes qui datent de 1997 à 2004
- et maintenant j'ai envie de mourir avant, pendant et après être allée en conf

Bref, la première conf est passée plutôt vite parce que j'avais ma carte d'embarquement fraîchement imprimée sur le coin de ma table Ikéa.
Dans l'avion, un norvégien typique se boit une bouteille de rouge en lisant le dernier livre de Tony Blair, classique.
Arrivée à Roissy, 9°, j'ai failli pleurer de ne pas voir de neige. J'ai failli pleurer à Roissy parce qu'il faisait doux, vous pouvez le croire ça ??
Comme d'habitude, j'ai fait tout plein de rencontres intéressantes. Une famille de cinquantenaires de retour de vacances en Norvège, qui attendaient en trépignant leur valise pleine de 3 kilos de crevettes sur le tapis roulant et qui essayaient d'acheter plus de cartouches de clopes qu'ils n'en avaient le droit au duty free. Ils étaient tellement fiers qu'ils se sont adressés à moi et m'ont parlé de leurs crevettes ^^ Pour être cool que je leur ai parlé de mon brunost, ils étaient trop fier d'apprendre un nouveau truc, quand je suis partie, ils m'ont fait de grands signes en criant "brunost hahaha brunost !" dans l'aéroport. Je pense que ça leur a plu la Norvège globalement.
Ensuite j'ai cherché la gare de RER, j'étais au Terminal 2G. Pour ceux qui ne connaissent pas le Terminal 2G de Roissy, il n'a rien de très orgasmique, il faut prendre une navette pour rejoindre les autres terminaux. Ce dont je me suis rendue compte en voyant la navette partir alors que j'étais arrivée sur le parking. J'ai demandé au Monsieur derrière moi comment rejoindre le RER à pieds et il s'est proposé de m'emmener en voiture. Oui je monte en voiture avec des vieux messieurs de retour du salon du meuble à Hanovre, mais il envoyait des good vibes !
Et puis de toutes façons après j'ai pris le RER B jusqu'à St Michel à 23h (RER qui je le rappelle passe par Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, la Courneuve-Aubervilliers, le Stade de France, Gare du Nord, Les Halles). Parce que je suis une warrior.
J'ai retrouvé Léo (<3) à St Germain parce qu'il y avait des travaux sur le RER C pour aller jusque chez lui. Le jeudi matin on a retrouvé Jean devant le 27 et Coralie devant le Bon Marché. C'était complètement surréaliste.

On a été ensemble à Montmartre, on a même trouvé Dalida ! Au Bouillon Chartier, confit de canard et poulet rôti, thé à la menthe à Châtelet, aprem à trainer chez Jean. Le soir, fondues à Heureux Comme Alexandre dans le quartier Mouffetard et mojito au rhum Charette chez Léo pour l'anniversaire de son ami Jérémie.

Étiquette "Nou la fé" sur le rhum Charette (pour les non-créolophones, je propose la traduction libre suivante : "produit local", littéralement "c'est nous qui l'avons fait")

Jean qui galère toujours un peu pour le collé-serré

C'était tellement bien d'être tous ensemble, on n'a pas dormi avant 4h du matin.
Quelques heures plus tard, flammekueches à volonté à St Lazare avec Pauliiiine et Juliette (fidèle lectrice citée pour la première fois dans ce blog ! Un peu de justice dans ce monde). Grosse réunion de 3A en perspective !
Ensuite expo De Gaulle aux Invalides, comme c'était presque l'heure de fermeture on a surtout été voir la politique de décolonisation et du nucléaire.
C'est donc aux Invalides qu'on a laissé partir Jean qui prenait l'avion le soir-même. Jean, I missed U so much <3

Avec Léo, on a été boire un verre avec un ami avant de retrouver Floriane et Arnaud dans leur supeeeeeerbe nouvel appart.
Le samedi matin j'ai été faire des courses à Carrouf de Italie 2, mon centre commercial préféré <3 Vous pouvez voir sur cette photo tous les trésors que j'ai ramenés en Norvège (+ saucisson et camembert oubliés au fond de la valise).


Anecdote : arrivée à la caisse je me rends compte que je n'ai pas apporté de sac, donc je dois acheter un gros sac en plastique pour porter tous mes shampoings, paquets de serviettes périodiques, paquets de biscuits...
En reculant pour me remettre dans la file après avoir pris un sac sur le présentoir de la caisse, je remarque un vieux monsieur avec une béquille, donc je lui propose de passer devant moi s'il le souhaite. Il me dit "non non non Mademoiselle merci" tout gentil et puis me dit "Attendez reposez ça (mon sac en plastique), c'est pas la peine de payer un sac, j'ai des sacs et je vais pas les utiliser" et il me tend un gros sac du BHV bien solide. Trop chou :) Du coup je le remercie et lui tient la conversation, il regardait ce qu'il y avait dans les paniers de tout le monde, il s'est bien marré en voyant le mien : junkfood et armoire de salle de bains.
Il m'a même refilé un sac parce qu'il avait peur que les anses du sac BHV lâchent, bref trop gentil (qu'on ne me disent pas que les parisiens ne sont pas des gens gentils parce que quand même, ils te tiennent la conversation à l'aéroport, dans les queues, ils te filent des sacs pour tes courses et t'emmènent en voiture à ta gare de RER à 23h).
Le midi, déjeuner avec Floriane dans à TopSushi rue de la Gaîté, et je tiens à le faire remarquer, ce resto japonais est le premier que je connaisse à proposer un menu salade de chou + soupe miso + sushi+california+maki ! D'habitude on dois toujours partager avec quelqu'un pour avoir des california en plus et là non. Ça ne me dérange pas de partager mais c'est cool de pas avoir besoin d'amorcer de référendum pour choisir son menu quoi.
J'ai ensuite retrouvé Coralie à Denfert pour un trajet de feuliiiie vers Roissy pour aller chercher notre ami Raphy. Nous sommes notamment restées coincées Le Blanc-Mesnil et Aulnay-sous-Bois. Coralie qui n'a pas pris beaucoup le RER jusque là n'a pas compris la subtilité de l'expression "incident voyageur" donc j'ai dû traduire : "I veu dire ke na un moune la jette son corps". Ça a bien fait sourire les dames en face de nous (qui avaient envie de faire pipi, nous l'apprendrons plus tard, car oui, les franciliens se parlent dans le RER quand ils sont coincés sur la voie et qu'ils en ont marre d'entendre le conducteur "essayer de récupérer des infos" quand il n'en a pas, et qu'on sait pertinemment qu'à quelques mètres de nous ils sont surtout en train de récupérer les morceaux d'un désespéré).
On a trouvé Raphy et ses 66 kgs de bagages (excédent non payé puisqu'il a tasé et fait pitié à l'aéroport). Et puis on a passé un moment avec Léo le soir. L'île de la Réunion a débarqué à Paris et c'était tellement bon de parler créole, de parler de la Réunion en étant si loin de son lagon, de sa chaleur et de ses habitants.
J'avais tellement peur qu'il arrive un "incident voyageur" aussi pour mon trajet que Léo m'a accompagnée à l'aéroport, comme ça on a pu passer plus de temps ensemble.

Je dois avouer que c'était vraiment TRÈS difficile de partir. Parce que j'étais très contente de partir d'Oslo et je savais ce que j'allais retrouver -de la neige, du froid, du gris.


Oui il s'agit bien de vélos ensevelis sous la neige et ce sont les fenêtres du rez-de chaussée que l'on devine derrière le tas de neige.

Honnêtement, il a fait moche à Paris aussi, mais me promener dans les rues propres de neige, c'était vraiment agréable et porter une veste d'automne sous un parapluie, c'était vraiment sympa en février. Il faut dire que j'ai toujours détesté février, à la Réunion il y faisait trop chaud, moite, cyclonique et c'était un 3ème mois d'été épuisant en espérant la fraîcheur de la saison sèche. À Paris, c'était l'illusion du printemps, des températures positives mais une pluie froide qui glace jusqu'aux os. J'ai vraiment détesté la Norvège pendant quelques jours en ce mois de février à Oslo. Mais maintenant ça va mieux.
Je suis restée enfermée chez moi quelques jours, et puis Yasmin m'a proposé de sortir. Oslo est en fête depuis mercredi car les championnats du monde de saut à ski et de ski de fond se déroulent à Holmenkollen. La Norvège est en fête, il fallait bien que je le sois un peu aussi.

1 commentaire:

  1. Lectrice fidèle (au poste)!! :)
    Vous me faîtes rire tous avec vos stocks monstrueux de bouffe ^^.
    Merci pour ton dernier article very interesting sur le pétrole, j'étais pas du tout au courant, sinon dans le même genre, en France en ce moment, ç'est le bordel à cause du gaz de schiste.
    Bisou, ravie de t'avoir revue :)!

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